Découvrez tout ce qu’il faut savoir avant d’adopter un lama : réglementation, espace nécessaire, soins, alimentation, comportement, budget et différences avec l’alpaga. Un guide complet pour comprendre si le lama peut vraiment devenir votre compagnon, et comment en prendre soin de façon responsable.
Adopter un lama :
Ce qu’il faut savoir sur les soins, la loi et le comportement
Introduction
Le lama est un animal domestique originaire d’Amérique du Sud, apprécié pour sa laine et sa capacité à vivre aux côtés de l’homme. En France et en Europe, l’idée d’adopter un lama comme animal de compagnie séduit de plus en plus. Cependant, derrière cette apparente douceur, le lama est un animal exigeant qui nécessite un environnement spécifique, des soins appropriés et une bonne compréhension de son comportement. Peut-on réellement adopter un lama comme animal de compagnie ? Voici un guide complet pour comprendre les implications de cette adoption, la législation en vigueur, les soins à prévoir, ainsi que les coûts réels.
Comportement et caractère
Le lama est un animal grégaire qui vit naturellement en troupeau. Un lama ne doit jamais vivre seul. La solitude provoque chez lui stress, troubles comportementaux, et parfois des comportements agressifs.
Le lama a un tempérament curieux, intelligent et indépendant, mais il reste méfiant envers l’humain s’il n’a pas été socialisé très jeune. Contrairement aux idées reçues, il n’aime pas les câlins et peut cracher ou donner des coups s’il se sent menacé.
Les mâles sont généralement plus dominants, notamment en période de reproduction, tandis que les femelles sont plus tolérantes. Les lamas élevés au biberon ou trop manipulés peuvent développer le Berserk Male Syndrome, un comportement agressif et dangereux envers les humains.
Le lama peut aussi être utilisé comme gardien de troupeau, notamment pour protéger les moutons et chèvres contre les prédateurs, grâce à son instinct de protection développé.
Différences entre lama et alpaga
Critères | Lama | Alpaga |
---|---|---|
Taille | 110 à 130 cm au garrot | 90 cm au garrot |
Poids | 120 à 180 kg | 60 à 80 kg |
Caractère | Plus indépendant, bon gardien | Plus doux, plus timide |
Laine | Plus grossière | Plus fine et douce (Suri, Huacaya) |
Utilisation | Portage, laine, gardiennage | Laine |
Prix moyen | 1 500 à 10 000 € | 1 000 à 5 000 € |
Habitat et espace nécessaire
Le lama nécessite un espace de vie important, bien plus vaste qu’un simple jardin.
- Surface minimale : 3 000 m² pour deux lamas, idéalement plus.
- Clôtures solides : minimum 1,50 m de hauteur, sans barbelés, pour éviter les blessures.
- Abri : espace couvert pour se protéger du vent, de la pluie et du soleil, réalisé en bois ou métal.
- Gestion du pâturage : rotations régulières pour éviter le surpâturage et prévenir les maladies (parasites).
- Plantes toxiques à retirer : if, laurier-rose, digitales, fougères.
Le terrain doit être bien drainé pour éviter l’humidité, facteur de maladies.
Alimentation
Le lama est un herbivore sobre, mais ses besoins nutritionnels doivent être respectés :
- Herbe de pâturage à volonté.
- Foin de qualité surtout en hiver.
- Pierre de minéraux spécifique aux camélidés.
- Eau fraîche et propre accessible en permanence, non gelée en hiver.
Compléments alimentaires :
- Vitamine D en hiver.
- Vermifuges sur prescription vétérinaire selon les résultats de coproscopie.
À proscrire : pain, fruits sucrés, aliments pour chevaux ou moutons non adaptés, plantes toxiques.
Soins et entretien
Le lama requiert une attention régulière :
- Tonte annuelle pour certains types de lamas.
- Parage des onglons tous les 2 à 3 mois.
- Vermifuge : 2 fois par an, ajusté selon l’analyse parasitaire.
- Vaccins : notamment contre le tétanos.
- Surveillance sanitaire : contrôle de la dentition, vérification de l’état général.
Les soins spécifiques pour l’hiver :
- Prévoir un abri sec et bien orienté.
- Complémentation en vitamines pour éviter les carences dues au manque de soleil.
Santé et maladies fréquentes
Les lamas sont sensibles à plusieurs maladies :
- Parasites internes/externes : vermifugation régulière.
- Maladies respiratoires : pneumonies, souvent liées à une humidité excessive.
- Problèmes dentaires : pousse anormale, infections.
- Mycoses et maladies fongiques : liées à une mauvaise hygiène du terrain.
Signes d’alerte : amaigrissement, perte d’appétit, respiration difficile, boiteries. Un contrôle vétérinaire annuel est recommandé.
Législation et obligations
Le lama est un animal domestique réglementé :
- Identification par puce électronique obligatoire.
- Registre de détention à tenir à jour.
- Déclaration des naissances et ventes.
- Pour tout transport professionnel ou au-delà de 50 km : certificat de transport requis.
Le certificat de capacité est recommandé pour l’élevage mais pas obligatoire pour la simple détention de loisir. Des règles spécifiques s’appliquent en Belgique et en Suisse, notamment sur les conditions de détention (surface, soins).
Budget et coût d’un lama
L’adoption d’un lama représente un investissement conséquent :
- Prix d’achat : de 1 500 € (mâle castré) à plus de 10 000 € (reproducteur certifié).
- Clôtures et abris : entre 2 000 € et 10 000 € selon la surface et les matériaux.
- Alimentation : 500 à 1 000 €/an (foin, minéraux).
- Soins vétérinaires : 200 à 500 €/an.
- Imprévus vétérinaires : interventions d’urgence (fractures, maladies) pouvant coûter plusieurs milliers d’euros.
Peut-on adopter un lama en ville ou jardin privé
Un lama ne peut pas vivre en ville, ni dans un petit jardin. Ses besoins en espace et en vie sociale rendent cette idée incompatible avec un environnement urbain. Le stress, le manque d’exercice et l’absence de congénères entraînent des souffrances importantes.
Reproduction
La reproduction de lamas nécessite :
- Connaissances approfondies pour éviter la consanguinité.
- Sélection rigoureuse des reproducteurs.
- Suivi de gestation (11 mois).
- Gestion du jeune (cria) : sevrage, socialisation.
La reproduction ne doit jamais être improvisée car elle expose à des complications (dystocies, mortalité néonatale).
Lama gardien de troupeau
Le lama est souvent utilisé comme gardien de troupeau. Son instinct territorial et son comportement défensif lui permettent de protéger les moutons et chèvres contre les prédateurs (chiens errants, renards).
Toutefois, un bon lama gardien doit être sélectionné et socialisé pour ce rôle, de préférence un mâle castré calme mais protecteur.
Comment choisir un bon éleveur de lamas
Avant d’adopter un lama, il est essentiel de :
- Privilégier les éleveurs sérieux, déclarés, avec des animaux identifiés et suivis.
- Visiter l’élevage pour voir les conditions de vie des animaux.
- Refuser tout achat en ligne, sur foires ou entre particuliers sans garantie sanitaire.
- Demander un contrat de vente clair incluant numéro de puce, carnet de santé et suivi.
Conclusion
Le lama est un animal fascinant et intelligent, mais son adoption doit être mûrement réfléchie. Il nécessite un espace important, des congénères, un budget conséquent, et une attention continue. Ce n’est pas un animal pour un simple loisir, mais un engagement de longue durée, souvent pour plus de 20 ans. Avant d’adopter, il est recommandé de se rapprocher d’associations spécialisées ou d’éleveurs sérieux pour être accompagné dans ce projet.
FAQ complémentaire sur l’adoption et l’entretien des lamas
Le lama est-il vraiment un animal silencieux ? Fait-il du bruit qui pourrait gêner les voisins ?
Le lama est généralement très silencieux. Il communique entre congénères par des petits bruits discrets comme des mmm ou des gloussements doux. Contrairement aux chiens, il n’aboie pas, et ses manifestations sonores sont rares et peu intenses. Cela en fait un animal compatible avec un environnement rural habité, sans nuisances sonores majeures.
Quelle est la différence entre un lama et un alpaga ? Comment les distinguer pour un choix d’adoption ?
Le lama est généralement plus grand (jusqu’à 1,20 m au garrot) et plus lourd (150 à 200 kg), avec une tête allongée et des oreilles en forme de banane. Son poil est souvent moins dense que celui de l’alpaga.
L’alpaga, plus petit (environ 90 cm au garrot pour 60 à 80 kg), possède une laine très fine et abondante, prisée pour le textile.
Côté caractère, le lama est souvent plus indépendant et adapté au portage ou à la garde de troupeaux, tandis que l’alpaga est plus docile, mais plus timide.
Pour une adoption en tant qu’animal de compagnie, l’alpaga est souvent plus facile à manipuler, mais le lama convient mieux pour des activités comme la randonnée ou la garde.
Les lamas sont-ils de bons compagnons pour les enfants ?
Le lama peut être un compagnon calme et doux, notamment s’il a été bien socialisé dès le plus jeune âge. Toutefois, il reste un animal imposant dont les réactions peuvent surprendre les enfants : il peut cracher pour se défendre ou donner un coup de patte s’il se sent menacé.
Les interactions entre un lama et un enfant doivent toujours être supervisées par un adulte. Le lama n’est pas une peluche et nécessite respect et distance, surtout au début.
Combien de temps vit un lama en captivité ?
Un lama a une espérance de vie moyenne de 15 à 20 ans, parfois plus s’il est bien entretenu et suivi régulièrement par un vétérinaire. C’est un engagement sur le long terme à ne pas sous-estimer lors de l’adoption.
Peut-on utiliser un lama pour garder un troupeau de moutons ou de chèvres ?
Oui, le lama est reconnu comme un excellent gardien de troupeau, particulièrement pour protéger les moutons et chèvres contre les chiens errants ou les renards. Un seul lama peut suffire à sécuriser un troupeau entier. Il est naturellement territorial et alerte face aux intrusions.
Cependant, il est conseillé de choisir un lama mâle castré pour cette fonction, car les femelles sont souvent plus préoccupées par la maternité, et les mâles entiers peuvent être trop agressifs ou distraits par les hormones.
Est-ce qu’un lama peut vivre seul ?
Non, le lama est un animal grégaire. Il a besoin de vivre avec au moins un autre congénère pour son équilibre psychologique. Un lama isolé développe souvent des troubles comportementaux, de l’agressivité ou de la dépression. L’idéal est donc d’avoir au moins deux lamas, ou de le faire cohabiter avec d’autres petits camélidés comme des alpagas (compatibilité à vérifier).
Le lama peut-il vivre dans un jardin privé ou en ville ?
Le lama n’est pas adapté à la vie en ville ou dans un petit jardin privé. Il a besoin de minimum 2000 m² par individu, avec une zone de pâturage variée et un espace suffisant pour se déplacer librement. En milieu urbain, il serait stressé, mal à l’aise, et source de nuisances involontaires (odeurs, déchets). La réglementation locale interdit souvent ce type de détention en zone urbaine.
Quelles sont les maladies fréquentes chez le lama à surveiller ?
Le lama, bien qu’assez robuste, est sujet à certaines maladies comme :
- Parasitoses internes et externes (vermifuges réguliers obligatoires).
- Maladies dentaires, notamment malocclusion.
- Pneumonies en cas de mauvaise protection contre l’humidité et le froid.
- Carences minérales si son alimentation n’est pas équilibrée.
- Dermatoses et problèmes de peau (gale, teigne).
Un suivi vétérinaire régulier est indispensable pour détecter rapidement ces pathologies et les traiter.
Le lama crache-t-il systématiquement sur l’humain ?
Le lama ne crache pas sur les humains sans raison. Le crachat est un moyen de défense ou de communication entre congénères. Un lama bien éduqué et respecté ne crache quasiment jamais sur les humains. En revanche, un lama stressé, maltraité ou élevé de façon inappropriée (ex : nourri au biberon et mal socialisé) peut développer des comportements inadaptés, dont le crachat.
Quelle est la bonne méthode pour manipuler et éduquer un jeune lama ?
Le dressage d’un jeune lama commence dès le sevrage, autour de 6 à 8 mois. Il doit apprendre :
- À marcher en longe calmement.
- À se laisser toucher sur tout le corps pour faciliter les soins (tonte, parage).
- À respecter les limites humaines sans devenir trop familier (éviter le syndrome « berserk »).
Le dressage se fait toujours en douceur, par la confiance, sur plusieurs semaines à mois, selon le caractère de l’animal.
Faut-il une autorisation ou un certificat de capacité pour adopter un lama ?
En France, le lama n’est pas un animal soumis au certificat de capacité pour la détention, car il est reconnu d’utilité agricole. Cependant, il doit obligatoirement :
- Être identifié par puce électronique.
- Être enregistré dans le registre LAREU (Registre Européen des Lamas et Alpagas).
- Avoir un suivi sanitaire régulier par un vétérinaire.
Dans d’autres pays (ex : Belgique, Suisse), les réglementations peuvent varier, notamment sur les exigences de détention et d’identification.
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